Avant tout, nous tenons à rappeler que le terme « fosse septique » fait référence à la fosse toutes-eaux qui peut traiter l’ensemble des eaux usées domestiques. Sachez également que sa pose n’est nécessaire que lorsque le raccordement au tout-à-l’égout n’est pas envisageable.
Ce qui pose souvent problème, c’est qu’il est difficile (voire impossible) d’installer une fosse septique sans terrain. Nous allons vous expliquer pourquoi et quelles sont les autres solutions envisageables dans ce cas précis ?
Fosse septique et assainissement par épandage
En principe, le processus d’épuration des eaux usées domestiques se fait en deux étapes : le prétraitement et le traitement.
Le prétraitement des eaux est toujours réalisé par la fosse septique. C’est une cuve dédiée qui sépare les matières liquides des matières lourdes. Dans la fosse, des bactéries épuratrices présentes naturellement dans les eaux peuvent digérer une partie des polluants.
Ensuite, le traitement est réalisé par un dispositif d’épandage. En effet, on considère que le sol constitue un filtre qui contient naturellement des bactéries épuratrices pouvant digérer les polluants résiduels dans les eaux prétraitées. L’épandage fait également office de dispositif permettant d’infiltrer les eaux assainies dans le sol.
Il existe différents types d’épandage (lit d’épandage, tranchées d’épandage, filtres à sables, tertre d’infiltration…). Pourtant, quel que soit le système que vous choisissez, il occupe toujours une très grande surface, allant de 50 à plus de 150 m2.
Si vous n’avez qu’une parcelle de terrain disponible, vous ne pouvez donc pas en installer un.
Si le manque de place est évident, vous n’avez pas beaucoup de solutions. Après la fosse septique, soit vous installez une micro-station, soit un filtre compact.
La micro-station d’épuration : La solution de base préconisée
La micro-station est la solution idoine, car elle est très compacte (emprise au sol d’environ 5 à 10 m2) et offre un haut rendement épuratoire. Sur ce point, on peut considérer deux technologies :
- La micro-station à boues activées : Pour ce modèle, le système d’épandage traditionnel est remplacé par une cuve dans laquelle une turbine remue les boues qui se déposent au fond, tel qu’un robot ménager. Cela permet d’assurer l’oxygénation des boues et d’amplifier la prolifération des bactéries épuratrice dans les eaux.
- La micro-station à culture fixée : Il s’agit d’une cuve de traitement dans laquelle un support (ou lit filtrant) multicouche est immergé. Les bactéries épuratrices contenues dans les eaux vont se fixer et se développer sur ce support, puis digérer les polluants restants. Un compresseur d’air assure l’apport d’oxygène, de la même manière qu’une pompe à air qui souffle des bulles dans un aquarium. Ceci permet d’accélérer le développement des microorganismes et d’obtenir un haut rendement épuratoire.
Pour la micro-station, sachez qu’il est parfois envisageable de l’installer dans une cave ou un hangar. C’est donc une option encore plus intéressante, notamment pour ceux qui ne disposent même pas d’une parcelle de terrain à dédier à l’assainissement.
Le filtre compact : une alternative pour une utilisation intermittente
Bien que la micro-station soit un dispositif très performant et compact, elle ne supporte pas les fortes variations de charge. La flore bactérienne peut en effet se dégrader, voire disparaitre pendant les absences ou les coupures d’électricité prolongées. C’est pour cette raison que cette filière n’est pas autorisée en résidence secondaire.
Le filtre compact est alors la solution à recommander. Il s’agit d’une cuve contenant un support naturel (fibre de coco, écorce de pin, etc.) capable de retenir physiquement les polluants résiduels dans les eaux. Les bactéries peuvent également s’y développer et éliminer les polluants. L’avantage du filtre est qu’il ne consomme pas d’électricité et il est insensible aux variations de charges.
Enfin, il faut savoir que l’eau qui sort de la micro-station ou du filtre compact est considérée comme de l’eau assainie. Elle peut donc être rejetée directement dans la nature, dans un fossé ou dans un ruisseau. Si aucun de ces exutoires n’est présent aux alentours du dispositif, il faut alors mettre en place un puits d’infiltration.